Sur le socialisme

Un autre monde est possible s’il est socialiste

Notre société est en constante évolution, pas un jour ne se passe sans une nouvelle innovation qui enrichit la connaissance scientifique ou une technique plus performante qui se met en pratique dans le monde industriel. La production mondiale des biens de consommation est phénoménale ; ces créations de richesses se traduisent en milliards de bénéfice pour les multinationales. Tout ce progrès qui défile sous nos yeux et pourtant pas un centime de plus ne tombe dans la poche des gens qui travaillent. Les inégalités se creusent, les crises et le chômage terrorisent la population, l’avenir de la jeunesse est en péril. Sans cesse, les droits économiques et sociaux sont piétinés par les forces réactionnaires en connivence avec le système politique.

Le pouvoir des grands monopoles capitalistes veut toujours plus de profits au risque de rendre notre quotidien invivable. Le capitalisme ne respecte aucune règle, écraser un peuple pour quelques gouttes de pétrole ou casser la sécurité sociale n’est pas son problème. Aucun répit n’est laissé aux travailleurs. Dès que les sacrifices sont consentis, le patronat prépare déjà sa prochaine offensive. Au sein de ce système, il y aura encore et toujours des gains de compétitivité faits sur le dos des salariés, des réformes anti-sociales, des cadeaux fiscaux pour les plus fortunés.

Nous affirmons haut et fort que les problèmes essentiels de la société sont provoqués par un système qui privatise les fruits du travail et qui confisque la démocratie, dominée par le personnel politique et médiatique sous les ordres des multinationales. Le capitalisme a son prix et nous le payons tous les jours : la pauvreté grandissante de la population et la paupérisation des classes moyennes.

Le peuple doit prendre conscience du durcissement de l’exploitation capitaliste et que l’unité populaire est la forme la plus efficace de résistance. La volonté de transformation ne surgit pas seulement des groupes de la gauche révolutionnaire. En effet, le changement de société se murmure déjà comme un chant qui monte en puissance : des étudiants rêvent d’un autre monde, des travailleurs veulent vivre justement et dignement. Et les peuples aspirent à un monde libéré du racisme, de la guerre et de l’exploitation.

Depuis le Manifeste du Parti communiste de 1848, les richesses se sont multipliées tandis que les conditions de vie n’ont que trop peu progressé. Au XXIe siècle, les raisons pour renverser le capitalisme ont sérieusement augmenté. Le système que nous promouvons pourra réaliser l’énorme potentiel humain, scientifique et technique de notre société pour satisfaire les besoins sociaux et économiques de toute la population. Ceci se fera par la socialisation des moyens de production et la planification centralisée de l’économie après l’inversion des rapports de force en faveur de la majorité du peuple et des générations futures. La lutte pour ce changement est nécessaire et possible, tous nos efforts doivent se concentrer pour rendre réelle la naissance du socialisme.

La démocratie confisquée

Les nombreuses demandes venant d’en bas sont disqualifiées dans les cercles de pouvoir, les parlements et les plateaux de télévision. Elles ne trouvent pas de débouchés dans le système politique car celui-ci n’est que le reflet des intérêts de l’économie capitaliste. Ainsi, l’abstentionnisme massif n’est que le symptôme d’une démocratie profondément malade. Les partis politiques traditionnels contribuent à maintenir les élites au pouvoir alors qu’ils prétendent jouer le rôle d’intermédiaire entre le peuple et les gouvernants. Bref, l’expression de la diversité sociale est asphyxiée par des formes politiques éloignées des préoccupations de la population.

Les médias, loin d’incarner un contre-pouvoir, relèguent au second plan le droit à l’information et participent à la dépolitisation des citoyens. L’élection ne consiste plus qu’à nommer les « meilleurs » gestionnaires d’institutions à la dérive. La politique est réduite à des critères promus par les experts et inventés par ceux-là même qui sont responsables des crises sociales, économiques et écologiques. C’est pourquoi la crise de représentativité dans les démocraties occidentales est à proprement parler une confiscation de la vie politique par la bourgeoisie.

L’influence bourgeoise diffuse l’illusion d’une possible « moralisation » du capitalisme. Il est souvent dit que le capitalisme pourrait devenir « humain » à travers des réformes. C’est du réformisme : la croyance que le système social peut être dépassé par la réforme. L’histoire nous montre que cependant chaque changement de société est un changement révolutionnaire. La réforme n’est pas un gros mot pour nous, mais peut-elle aboutir actuellement ? Les rapports de force sont si défavorables que les travailleurs en sont réduits à accepter des conditions misérables et tous les sacrifices pour conserver leur poste de travail et leur revenu. En effet, les peuples sont aplatis sous la pression des marchés financiers, le pouvoir politique l’accepte main dans la main avec le grand capital. Ce système inhumain exige et impose que même les besoins les plus élémentaires ne soient plus satisfaits, également en Europe.

Le réformisme est utopique : il n’y a que la lutte révolutionnaire et l’organisation de la classe des travailleurs qui puissent contraindre le système à partager les richesses. Le licenciement d’un salarié ou la renégociation à la baisse d’une convention collective est l’affaire de l’ensemble des travailleurs. La riposte doit être collective, venant d’une classe solidaire avec chaque travailleur qui lutte pour ses conditions économiques et sociales. La conscience de classe n’est pas qu’un bon sentiment, c’est un instrument de lutte.

Les théories du complot n’ont pas de place dans le mouvement d’émancipation des travailleurs. Tout n’est pas écrit dans un scénario inventé par un cercle secret des puissants. L’histoire est telle que la font les peuples, avec leurs forces et leurs faiblesses, avec leurs cohérences et leurs contradictions. Si les événements sont défavorables aux peuples, c’est à ceux-ci de trouver les voies alternatives, de se réapproprier le cours de l’histoire et de leur avenir. Car il est possible de changer la société, contrairement à ce que diffuse l’idéologie du complot et du fatalisme, qui ignore la confrontation entre classes sociales, le choc complexe des idées politiques qui la traversent et les processus de changement social.

Par ses obsessions racistes, l’extrême droite est le défenseur le plus réactionnaire du système capitaliste. En effet, le changement ne passe pas par la stigmatisation des populations immigrées. C’est l’exploitation et l’oppression capitaliste qui sont responsables de la crise du système et qui doivent être jugés et condamnés. Celui qui divise les travailleurs et les peuples agit pour le règne de la minorité des privilégiés.

Par conséquent, les travailleurs ont tout intérêt à s’informer des luttes des autres pays car leur dénouement préfigure les prochaines offensives du patronat sur notre territoire. Encore une fois, la solidarité internationaliste est un moyen de lutte contre un seul et même ennemi, le capitalisme mondialisé.

Les principes de la jeunesse communiste

Les jeunes communistes :

  • défendent ouvertement la nécessité du socialisme à ce stade du développement historique du capitalisme. En optant pour le socialisme, les peuples ne feront pas qu’un choix rationnel, ils feront aussi le choix de la vie, de la paix et de la démocratie. Notre action consiste également à démontrer que ce système dit démocratique consiste à défendre les intérêts capitalistes par tous les moyens. On encense le peuple quand il vote « bien », on le maudit quand il vote « mal ». Et si le pouvoir perd un référendum, il fait passer sa loi par un autre chemin.
  • ne s’isolent pas du reste de la jeunesse, stimulent les luttes des étudiants, des apprentis et des jeunes en général, contribuent à promouvoir une pensée critique pour les nouvelles générations. La jeunesse communiste est une école de formation politique qui centralise les expériences des luttes sociales, en fait une analyse critique et diffuse une même ligne politique dans toute son organisation. Etre un jeune communiste ne signifie pas croire qu’on est meilleur que les autres. En revanche, cela implique beaucoup de responsabilités : il faut individuellement et collectivement étudier l’histoire du socialisme, les principes du communisme, les expériences des autres pays, la stratégie des multinationales, la situation économique et sociale de la jeunesse.
  • agissent localement, au plus près de la jeunesse, sans ignorer que la lutte de classes est globale et que par conséquent le mouvement des jeunes communistes doit s’organiser au niveau national et s’insérer dans le mouvement communiste international. Les énergies militantes fournies dans le travail local seront plus efficientes si elles sont coordonnées par un plan de nos activités à l’échelle nationale.
  • font un travail de propagande régulier afin de renforcer l’organisation avec de nouveaux membres, de nouvelles sections, de nouveaux groupes locaux. Cet objectif est la responsabilité de tous les militants et de toute l’organisation. Les efforts peuvent être réunis et concentrés pour créer un nouveau collectif dans une ville où nous ne sommes pas encore présents dans le but d’étendre notre influence et d’impulser l’action des masses.
  • ne doivent laisser aucun espace à la domination culturelle de la bourgeoisie, pas mêmes les conseils législatifs, les cours de justice, les médias. La jeunesse communiste, en liaison avec les travailleurs combatifs et les intellectuels honnêtement engagés dans les luttes sociales, doit créer de nouvelles formes de participation politique et populaire, développer des manifestations de résistance pour rompre avec cette maudite confiscation de la démocratie.

Assemblée de Fleurier constituant le Réseau national de la Jeunesse communiste le 9 avril 2011.

Les sections de Zürich, Berne, Suisse centrale, Tessin et Romandie ont approuvé le présent document.